Récépissé N° 0010/HAAC/12-2020/pl/P

Comment en finir avec ces conflits invisibles qui entachent l’exemplarité du leadership féminin ?

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L’actualité planétaire fait montre de la promotion du leadership au féminin, mettant ainsi en exergue l’excellence et la performance féminines, longtemps mises sous le boisseau. Ceci démontre sans nul doute le fait que le plafond de verre, longtemps prégnant dans la sphère politique, dans la gestion des grandes entreprises, etc. poursuit sa lente brisure.

Ce plafond de verre est malheureusement accompagné d’un conflit violent, insidieux et souvent salissant livré aux femmes qui osent, aux femmes qui parviennent à se hisser à des postes à responsabilités.

Ce conflit latent est souvent le fruit d’une campagne de dénigrement qui tend, dans bien des cas, à faire corréler la position hiérarchique de la femme, au fait qu’elle aurait profité d’une grande mansuétude, pour avoir eu à partager le lit d’un tel ou d’un tel autre. Victime de ce préjugé, ses compétences sont mises au second plan et une campagne de discrédit consciente mais aussi inconsciente se lève contre elle. Ainsi donc, au lieu de voir son leadership comme le fruit de son travail et la résultante de ses compétences, c’est au contraire un cabaret d’épithètes malveillantes qui s’invite sur son parcours.

Or, la femme qui accède à ces hauts niveaux de leadership a dû faire preuve d’une grande résilience, résistant aux freins de toutes parts, traversant les chemins semés d’embûches, triomphant des blocages intérieurs, etc.

Il nous parait donc crucial, de dénoncer ce dernier bastion impérieux de paradigme sexué qui attribue à tort à la femme leader, une assignation négative et dévalorisante comme étant le construit d’hommes « puissants » dont elle aurait été la cocotte !

Etre femme leader en Afrique n’est pas chose aisée et implique de surmonter un écosystème délétère jonché de préjugés et de stéréotypes qu’il faut transcender. Comme si la rançon payée pour accéder au sommet n’était pas suffisante, il demeure une redevabilité persistante issue de la vallée, en maillage d’une chaine dont la pesanteur s’investit pour faire péricliter la leader en la déstabilisant dans ses mœurs les intimes.

Il s’en suit une seconde identité, opaque et ténébreuse, difficilement occultable, annihilant les compétences de la femme leader tout en laissant présager les effets du népotisme.

Dès lors, une métanoia s’impose. Elle doit s’articuler autour de la promotion de l’équilibre vie privée/vie professionnelle des dirigeantes en induisant progressivement un canal vertueux d’incitation de la jeune fille africaine à imiter ses devancières.

Ce faisant, ce nouveau paradigme constructif intégrera le corpus ultra élitiste du leadership et participera à une réelle inclusion de la femme dans la sphère politique, dans la haute fonction publique, dans la gestion des grands groupes.
En effet, aucune communauté, aucune économie, ne peut réaliser son potentiel ou relever les défis au XXIe siècle sans une participation pleine et entière des femmes et des hommes.

Il est donc capital de gérer ce conflit au travers d’un Quaternaire ainsi structuré :
• La mise en place d’une task force de femmes leaders au-delà des appartenances réelles ou supposées. Cette task force serait un cadre qui fera bloc autour de ces femmes leaders, et qui montera à chaque fois, au créneau, quand une attaque se fera jour sur la base des critères sexués, des préjugés et non sur des faits réels
• L’exemplarité obligatoire des femmes leaders. Elles se doivent d’agir avec abnégation pour renverser par l’exemple, les préjugés et montrer aux plus jeunes qu’aucun blocage ne peut empêcher la femme de se hisser au sommet d’une pyramide.
• Lutter contre les préjugés et autres stéréotypes en faisant évoluer les mentalités. C’est le lieu d’œuvrer sérieusement aussi bien auprès des hommes que des femmes afin de ramener à l’obéissance, les pensées autres.
• Enfin, développer des actions positives auprès des jeunes filles pour les inciter à oser. Conférence, formation, ateliers, accompagnement, création de prix, etc.

Une société qui sait ne pas se priver des compétences d’une de ses composantes, est une société qui s’inscrit dans une démarche de développement durable et qui fait de la Responsabilité Sociale des Entreprises (RSE) sa colonne vertébrale. Cette dernière est nécessaire pour mieux gérer les maux de notre société.

La femme est une actrice de premier plan et il convient de l’intégrer comme telle.

Michelle FIATY- ADOLEHOUME
Sociologue, Directrice de l’Institut International de Gestion des Conflits – IIGC
www.iigc.info iigc@iigc.info

 

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