Récépissé N° 0010/HAAC/12-2020/pl/P

Enseignement supérieur : harmonisation de nouveaux curricula, un examen qui rebute le privé

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Le ministre de l’Enseignement supérieur et les fondateurs des établissements privés d’enseignement supérieur (EPES) sont depuis un certain moment dans un bras de fer au sujet des curricula enseignés dans ces écoles et universités. Dans une lettre circulaire N° 1703 MESR/SG/2021 en date du 22 Septembre, le ministre fait savoir que l’évaluation des enseignements dans ces établissements d’enseignements privés révèle une disparité et des incohérences dans les offres de formation dont l’harmonisation est indispensable avant le début des activités pédagogiques et académiques pour le compte de la rentrée 2021-2022.

“L’Union pour la Patrie” dans sa parution N°1480 du 05 Octobre 2021 précise que le lancement, suivi de l’implémentation des curricula révisés auront lieu en Octobre 2021 tout en notifiant à cet effet que la rentrée académique 2021-2022 ne pourrait avoir lieu qu’après l’adoption des nouveaux curricula harmonisés.
« Les dates précises du début des activités pédagogiques et académiques vous seront communiqués ultérieurement », dit Ihou WATEBA.
Selon le confrère, avec cette circulaire du ministre Ihou, ce sont près de 350 filières enseignées dans 74 écoles pour près de 25.000 étudiants qui seront en souffrance, car, devant attendre la fin d’un processus engagé unilatéralement par le ministère pour la reprise des cours. L’évidence est que le texte doit passer en conseil des ministres en plusieurs lectures, pour finalement être approuvé. Et s’il devrait passer devant les élus, rien n’est sûr que cela pourrait finir avant fin octobre ou novembre. Pour les responsables de ces EPES, la décision d’envisager une rentrée académique après le programme d’harmonisation des curricula leur semble inopportune, car, l’harmonisation des curricula ne saurait ne concerner que le secteur privé. « Elles devraient s’appliquer aussi aux universités publiques », affirme-t-on au Réseau des institutions d’enseignement supérieur d’initiative privée (RIESIP). Ici, on soutient que la mise ne place du programme des curricula est un chantier vaste et nécessite un plan d’action étendu sur plusieurs années. On rappelle que la plupart des curricula existant sont validés par le ministre en chargé de l’enseignement supérieur avant leur mise en œuvre. « C’est une des conditions pour obtenir une autorisation d’ouverture », martèle-t-on tout en indiquant que la faute ne saurait incomber uniquement aux établissements privés si ces curricula ne sont pas harmonisés. Toutefois, personne n’est contre cette harmonisation, mais ce qui semble créer le problème est bien le « timing ».

Les exigences du RIESIP

Des propositions Selon un document destiné au ministre, le RIESIP suggère au ministre d’étendre l’harmonisation des curricula sur trois années avec un démarrage immédiat de l’harmonisation pendant que les cours se poursuivent. Avec proposition d’un schéma : Année 1 : 2021-2022, harmonisation des premières années ; Année 2 : 2022-2023, harmonisation des deuxièmes années ; Année 3 : 2023-2024, harmonisation des troisièmes années. Le RIESIP affirme être ouvert au dialogue mais rappelle que si la décision du ministre est d’application immédiate, elle plongerait l’Enseignement supérieur privé dans une crise sans précédent.

Le confrère note que sur cette initiative du ministre, le Réseau des institutions d’enseignement supérieur d’initiative privée (RIESIP), attire l’attention du ministre sur les conséquences et préjudices du report envisagé des activités pédagogiques et académiques dans les EPES : Plus de dix mille employés en temps plein comme en temps partiels se retrouveront au chômage technique sans source de revenu pendant la période de fermeture ; des milliers d’étudiants de ces structures seront livrés à eux-mêmes, particulièrement ceux de nationalités étrangères venus se faire former au Togo ; de nombreux étrangers annuleront leurs inscriptions dans les EPES au profit d’autres pays voisins dont les rentrées académiques sont déjà opérationnelles.

L’autre inquiétude, c’est celle des parents des étudiants qui ne savent plus à quels saints se vouer d’autant que la plupart des EPES ont fixé leur rentrée académique universitaire au 18 octobre.
Ainsi selon le confrère, il urge que le ministre se prononce sur le point de vue et des propositions du RIESIP pour une clarification. Il en va de la sérénité des apprenants et de leurs parents.

Un décret d’application en préparation

Le confrère signale que le ministre des enseignements supérieurs et de la recherche prépare un décret portant réglementation des établissements privés d’enseignement supérieur. Selon le darft du document obtenu par ce confrère, il est indiqué que le champ d’application de ce décret est aux conditions d’ouverture de filières de formation et de diplomation, de délocalisation, de mutation ; d’organisation, de fonctionnement et de fermeture des établissements privés d’enseignement supérieur. Le décret s’appliquera à tout établissement privé d’enseignement supérieur exerçant des activités sur le territoire national à l’exception des écoles de formation en théologie. Le régime d’autorisation s’appliquera à la création, aux mutations et à la fermeture des établissements privés d’enseignement supérieur.
Le décret en préparation mentionne que l’élaboration des curricula d’enseignement tient compte de la satisfaction des besoins de l’Etat ainsi que du marché de l’emploi en ressources humaines qualifiées. Les curricula de formation sont établis en tenant compte des exigences du système LMD, sauf dispositions particulières du décret. Les curricula sont harmonisés, décrits dans le syllabus et tiennent compte des standards internationaux pour ce qui concerne le contenu des formations.
Les curricula de formation sont conformes aux options de l’enseignement supérieur et de la recherche au Togo. Les curricula de formation sont soumis à un visa du ministre chargé de l’enseignement supérieur.

Le Nouveau Reporter
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