Récépissé N° 0010/HAAC/12-2020/pl/P

Fête du 1er mai : quel sens lui donne-t-on aujourd’hui ?

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De tout temps, les fêtes ont une origine. Celle des Travailleurs, commémorée chaque 1er mai, n’est pas née ex-nihilo. Elle est célébrée dans presque tous les pays à l’exception de la Suisse et des Pays-Bas. Pour appréhender le sens de cette journée, on ne peut faire fi de ses soubassements ; d’où la légitimité de l’interrogation sur son origine. De fait, elle est jubilée de manière multiforme dans le monde, ce qui nous amène à nous intéresser au cas du Togo. Quel sens lui donne-t-on concrètement et comment la fête-t-on ?

Le 1er mai tire son origine du mouvement ouvrier du XIXème siècle. L’élément déclencheur fut une grande revendication observée le 1er mai 1886 à Chicago dont l’objectif était de réduire les heures de travail à 08 par jour. Jadis, cette date n’a pas été choisie au hasard. Il s’agissait du « moving day », jour où, traditionnellement, les entreprises américaines réalisaient les calculs de leur année comptable.

Ce mouvement qui a fait beaucoup de morts et de blessés trouvera satisfaction 03 ans plus tard lorsque le Congrès socialiste, réuni à Paris, décida de faire du 1er mai une « Journée internationale des travailleurs ». La journée sera chômée, plus tard fériée et finalement payée.

Sabordement

Au Togo, le 1er mai est l’une des journées les plus célébrées par les travailleurs, si ce n’est la plus célébrée. Mais visiblement, sa réalité est traduite à tort, ce qui amène à se poser mille et une questions. Il suffit d’observer – lorsque le moment arrive – le nombre d’enfants et d’adolescents dans les endroits réservés aux adultes ou aux travailleurs, pour se rendre compte que le concept est mal appréhendé, de jour en jour.

Ces jeunes se réclament, faussement, travailleurs et par conséquent, ont – illusoirement- la légitimité de jouir de cette fête. Mais là n’est pas le problème. Ce qui inquiète le plus, c’est leur manière de la fêter immodérément, en brûlant la chandelle par les deux bouts, qui laisse un goût amer à la chose : exagération vestimentaire, ébriété, sorties nocturnes, réjouissance outrageuse, défoulements qui frôlent l’absurdité etc. à l’opposé des ‘’vrais travailleurs’’ qui privilégient sagement la sobriété et la simplicité. Tout de même, quelques fonctionnaires passent également à côté de la plaque.

Si pour beaucoup de personnes cette fête est une opportunité d’affirmation de soi et de démonstration de force financière, c’en est toute autre chose pour les principaux instigateurs que sont les ouvriers du XIXème siècle. C’est une journée décrétée en premier lieu, pour un repos mérité de tous les travailleurs, ensuite pour une réjouissance, aussi discrète qu’elle soit, entre famille ou amis, tout en gardant un regard avisé sur le lendemain, jour de travail.

Au Togo, beaucoup de personnes sont, pour l’instant, loin de cette prise de conscience, ceci à la grande déception des patrons d’entreprises qui de coutume, éprouvent beaucoup de difficultés dans les jours suivant cette fête. Un supplément de responsabilité s’impose, c’est une question de bon sens et de dévouement pour son travail. La fête est passagère alors que « le travail est un trésor » conseillait Jean de la Fontaine.

A moins de 24 heures de cette fête, on est tenté de se demander si la crise sanitaire, engendrée par le virus corona, ralentirait cette fois-ci les ardeurs festives ? L’affirmative se prête le mieux à cette interrogation.

Le Nouveau Reporter
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