Récépissé N° 0010/HAAC/12-2020/pl/P

Kodzovi ATITSO, Président du Haut Conseil des Togolais de l’Extérieur : « Nous avons contribué au dénouement de la situation de nos compatriotes dans certains pays en crise »

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C’est une institution dont la création a suscité de nombreux commentaires dans les médias et surtout auprès de la diaspora togolaise éparpillée aux quatre coins du monde. Un an après la mise en place de son bureau et le lancement officiel de ses activités, l’heure est à un premier bilan. Quoiqu’impactée par la Covid-19, l’organe n’est pas resté muet, à en croire son premier responsable l’homme d’affaires établi en Côte d’Ivoire Kodzovi ATITSO. Avec lui nous essayons de parcourir les défis du Haut Conseil des Togolais de l’Extérieur (HCTE) à l’heure où la contribution de la diaspora est plus qu’attendue pour la réussite des politiques de développement mises en place par le gouvernement.

Vous avez été récemment reçu par Madame le 1er Ministre à Lomé. Quel était l’objet de la rencontre ?

Après la nomination de Madame VICTOIRE TOMEGAH DOGBE au poste de premier ministre, il était de notre devoir d’aller la saluer et la féliciter de vive voix. Juste après sa nomination, Madame le Premier Ministre a prononcé à l’Assemblée Nationale un discours de politique générale que la diaspora togolaise a suivi avec beaucoup d’intérêt. Nous avons profité donc de cette audience pour lui exprimer la disponibilité du HCTE à accompagner le projet de société de son gouvernement axé sur le Plan national de développement, un programme ambitieux et volontariste. C’était également l’occasion pour nous de renouveler au gouvernement et au Chef de l’État notre soutien pour la politique de promotion de valeurs et du genre mise en œuvre au Togo. L’audience avec Madame le Premier ministre est aussi la preuve de l’importance accordée par les plus hautes autorités du pays au HCTE. Et nous en avons profité pour soumettre quelques propositions de la diaspora à la Cheffe du gouvernement.

Kodzovi ATITSO Chez Madame le Premier ministre

Vous avez été porté fin novembre 2019 à la tête du bureau du Haut Conseil des Togolais de l’Extérieur en marge du Forum HCTE-Réussite Diaspora. Un an après, quel est le premier bilan qu’on peut établir des activités de votre jeune organisation ?

Le HCTE comme vous l’avez souligné est une jeune organisation créée par Arrêté du Ministre des Affaires Étrangères, de l’Intégration Africaine et des Togolais de l’Extérieur le 02 juillet 2019. Le principal défi pour notre bureau est de faire connaître le Haut Conseil des Togolais de l’Extérieur auprès de nos concitoyens qui vivent à l’Étranger. Parce que c’est par eux et que pour eux que l’organisation existe, il nous faut tout mettre en œuvre pour donner une meilleure compréhension de la chose à ceux qui doivent en bénéficier. Nous avions prévu une série d’évènements dans de nombreux pays. Malheureusement la pandémie de la Covid-19 est venue mettre un coup de frein à nos programmes. Mais cette crise a également relevé un besoin de solidarité envers nos frères de la diaspora et a donc permis à nos délégués-pays de se faire connaître encore plus auprès de celles et ceux pour lesquels ils ont été élus. Malgré cette pandémie, depuis l’installation officielle le 29 novembre 2019 de cette structure faîtière, le HCTE a évolué vers la réalisation de ses objectifs codifiés dans sa feuille de route et plan d’action que les autorités ont confié au bureau et aux délégués- pays. Au niveau du bureau du HCTE, nous avons formalisé le fonctionnement de notre structure par l’adoption de notre Règlement Intérieur, après plusieurs débats par vidéo conférence. J’ai donné une structuration au bureau du HCTE par la répartition fonctionnelle des rôles aux vice- présidents. Nous sommes en contact avec notre ministère de tutelle pour trouver un local qui doit faire office de siège du HCTE. Nous avons entre autres organisé des Webinaires pour faire mieux connaitre le HCTE à la diaspora togolaise à travers le monde. Nous avons contribué au dénouement de la situation de nos compatriotes dans certains pays en crise comme le Liban et avons volé au secours des Étudiants togolais en Wuhan en Chine foyer de départ de la Covid-19 ; sans oublier nos compatriotes largués dans le désert du KOWEIT. Nous avons porté assistance à une soixantaine des étudiants en provenance d’Arabie Saoudite en transit à Abidjan.

 

Quel sont les principaux axes du bureau du HCTE pour la période 2020-2022 ?

Le chantier que nous avons ouvert est vaste. Les points les plus importants à relever sont par exemple le recensement de tous les ressortissants togolais résidant dans un pays donné, le plaidoyer en vue de la facilitation des démarches consulaires et administratives de la diaspora, la mobilisation des investissements, des compétences et savoir faire des Togolais de l’Extérieur, l’assistance aux personnes en difficulté….
Au niveau des délégués pays, la remontée des rapports par les Vice-Présidents au niveau du bureau nous fait entrevoir la grandeur des tâches à mener. Les Togolais de l’extérieur sont dans l’attente de voir les démarches de facilitation administrative et consulaire s’accélérer dans leurs pays de résidence. Il s’agit d’un programme très ambitieux mais qui correspond en réalité à ce que nos compatriotes de la diaspora ont eux-mêmes relevé comme priorités. C’est un travail titanesque qu’il faut faire à travers notamment les groupes de travail permanents qui sont mis en place au niveau des pays et des circonscriptions. Nous aurions pu aller loin si les restrictions imposées ici et là en raison de la pandémie du coronavirus n’avaient pas ralenti considérablement l’élan pris en fin d’année dernière. Mais nous espérons remobiliser nos Délégués et nous servir des nouvelles technologies pour avancer sur ce qui peut l’être dans les circonstances actuelles. Par exemple, nous projetons des conférences de sensibilisation et d’incitation aux investissements au Togo par vidéo-conférence, au cours desquelles nous présenterons le tableau des reformes administratives, organisationnelles et institutionnelles, ainsi que les avantages liés au secteur des affaires du Togo.

 

Concrètement qu’est-ce qui a été fait par le HCTE pendant cette crise mondiale de la Covid-19 ?

Un grand nombre de nos concitoyens se sont retrouvés dans des situations difficiles ou parfois même piégés dans des pays étrangers. Nos délégués ont donc pu sonner l’alerte et à certains moments coordonner avec les autorités la réponse à ces situations. Les délégués pays ont contribué à la sensibilisation sur la riposte contre la Covid-19 dans leur pays de résidence et en direction de nos compatriotes. Et le HCTE vient d’offrir 10 000 bavettes pour soutenir les couches vulnérables et défavorisées du Togo. Et conformément à l’arrêté portant création du HCTE, nous avons pu formuler des propositions concrètes pour aider le gouvernement à prendre des mesures urgentes. C’est un début dont nous pouvons être évidemment fiers.

Don du HCTE

 

Beaucoup de Togolais émettent des réserves sur la neutralité même du HCTE et sur la procédure de désignation des délégués. Y a-t-il vraiment des garanties d’indépendance et d’inclusion de votre institution ?

Nous comprenons ces réserves même si dans le fond elles ne sont pas très justifiées. Il faut élever un peu le débat dans notre pays sur certaines choses. Tout ne peut pas et ne doit pas être politisé ou polarisé. Il y a des centaines de milliers de Togolais qui vivent ailleurs que sur la terre de nos aïeux. Et ils souhaitent participer d’une manière ou d’une autre à la vie politique, économique, sociale et culturelle du pays. La question du droit de vote a été réglée récemment. Il y a encore d’autres problèmes que seuls ceux qui sont sur le terrain peuvent relever. Le Togo n’a pas d’ambassades dans tous les pays du monde. Et même dans les pays où existe une représentation diplomatique, il faut que ceux qui en dépendent puissent avoir un créneau pour faire passer leurs messages aux dirigeants du Togo. Les 77 Délégués Pays du HCTE proviennent de milieux différents et ont des orientations politiques ou idéologiques diverses. Et c’est aussi à nous de faire en sorte que notre organisation puisse vraiment « rassembler tous les Togolaises et Togolais de l’extérieur au développement économique, social et culturel du Togo », comme cela est inscrit dans l’acte fondateur du HCTE.

Avez-vous reçu de l’Etat les moyens financiers adéquats pour réussir votre mission ?

Nous sommes en ce moment en train de mener un intense plaidoyer auprès du gouvernement pour qu’au prochain exercice budgétaire on puisse avoir un peu de moyens pour renforcer l’action du HCTE. Mais nous sommes aussi conscients que les questions financières parfois créent plus de problèmes qu’ils n’en résolvent. C’est pour cela que nous devons insister sur le fait que le Haut Conseil est un organe consultatif de statut associatif, apolitique, non confessionnel, non partisan, non discriminatoire, et surtout à but non lucratif. Dans une association, on fonctionne avec des subventions mais surtout avec l’apport des membres. C’est aussi une sensibilisation que nous menons auprès de nos délégués.

 

Vous vivez vous-même en Côte d’Ivoire. Avez-vous de bonnes relations avec les autorités diplomatiques et consulaires du Togo sur place ? Et quels sont les retours que vous avez sur ces rapports dans d’autres pays ?

Le HCTE est une nouvelle institution qui elle-même a besoin de trouver sa place dans la conscience collective des Togolais. C’est donc naturellement qu’ici et là, les rapports entre nos Délégués et les ambassades et consulats du Togo soient de natures diverses. Pour ma part j’ai pu compter sur la disponibilité des autorités consulaires à Abidjan. Notre plan d’action a une composante essentielle qui est celle d’effectuer des démarches vis-à-vis des ambassades et consulats pour d’abord nous faire connaître, et ensuite établir un cadre de dialogue permanent pour porter à l’attention des responsables de ces représentations diplomatiques, les préoccupations de la diaspora. Pour le moment il n’y a pas de couacs particuliers à relever. Nous saluons l’action de notre ministère de tutelle qui fait en sorte que nos rapports avec les chancelleries soient facilités.

Quelles sont vos perspectives après cette première année passée à la tête du HCTE ?

Je souhaite mettre en œuvre notre plan d’action à 100%. C’est simple. Parce que ce plan n’est pas un programme de campagne qui serait le seul fait de ma personne ou de mon équipe. Mais c’est un document validé par l’ensemble des Délégués. J’espère pouvoir compter sur toutes les énergies pour inscrire le HCTE sur la carte des organisations incontournables notamment dans le domaine économique au Togo.

Propos recueillis par la rédaction 

Le Nouveau Reporter
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