Récépissé N° 0010/HAAC/12-2020/pl/P

Pourquoi l’UE est-elle frappée par une vague de faillites? (ANALYSE)

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Le nombre d’entreprises ayant fait faillite dans l’UE a atteint, au quatrième trimestre 2022, un niveau record depuis le début de la collecte des données en 2015, a-t-on appris d’un rapport de l’agence de statistiques de l’Union européenne Eurostat.

   Avec une croissance substantielle de 26,8% par rapport au trimestre précédent, les déclarations de faillite dans l’UE ont atteint leur niveau le plus élevé à 113,1, un indice utilisé pour évaluer le niveau des faillites dans l’UE par rapport à la référence de 100 en 2015.

   Les données historiques d’Eurostat montrent que l’indice a commencé à se redresser au deuxième trimestre de 2020 et a augmenté de façon précipitée tout au long de 2022. Le chiffre du quatrième trimestre reflète une détérioration de la situation dans laquelle les entreprises, en particulier les petites et moyennes entreprises (PME), sont aux prises avec une demande en baisse et un avenir sombre.

   Tous les secteurs d’activité ont signalé une augmentation des déclarations de faillite, dont les transports et l’entreposage, l’hébergement et la restauration, alors que l’éducation, la santé et les activités sociales, sont les plus touchées avec des hausses respectives de 72,2%, 39,4% et 29,5%.

   Les PME ont été particulièrement mises à mal. En raison de la flambée des coûts de production induite par la crise énergétique, le nombre de faillites en France a bondi de 50% et les faillites de PME ont grimpé de 78% en glissement annuel en 2022, plus de 30% d’entre elles ayant déposé un bilan au quatrième trimestre, selon Altares, une société de données commerciales en France.

   Thierry Millon, directeur de la recherche chez Altares, a noté que le réseau économique local serait touché lorsque les PME feraient faillite.

   Certains analystes estiment que la croissance spectaculaire des faillites dans l’UE peut être largement attribuée à des facteurs tels que le ralentissement de la croissance économique, la flambée des prix de l’énergie, la diminution des aides publiques, la flambée des salaires et des coûts de financement.

   Parallèlement, les multiples séries de sanctions imposées par l’UE à la Russie se sont retournées contre elle, aggravant la crise énergétique et les perturbations de la chaîne d’approvisionnement qui, à leur tour, exercent une pression sur les entreprises.

   Les hausses de prix des produits énergétiques ont laissé les entreprises dans l’incertitude et posé la question de la survie de l’ensemble du secteur, a déclaré Stefan Genth, directeur général de la Fédération allemande de la distribution.

   Avec la morosité de l’économie, les entreprises qui ne sont pas en mesure de transférer les coûts de production élevés aux clients à un moment où la demande est faible sont au cœur de la tourmente, a déclaré Tillmann Peeters, partenaire du cabinet de conseil allemand Falkensteg.

   La réduction des aides publiques aux entreprises a également joué un rôle crucial dans l’augmentation des faillites, selon James Watson, économiste en chef de BusinessEurope, la confédération des entreprises européennes.

   En 2020, les gouvernements de certains pays européens ont adopté une série de mesures de soutien pour aider les entreprises durement frappées par la pandémie de COVID-19. Ce soutien gouvernemental, associé à un faible taux d’intérêt lucratif, a aidé certaines entreprises à rester à l’abri de la pandémie. Maintenant que ce soutien gouvernemental n’existe plus, un nombre croissant d’entreprises qui n’auraient pas survécu sans le renflouement gouvernemental ont déposé le bilan.

   Au cours du second semestre 2022, le nombre d’entreprises ayant déclaré faillite en France a augmenté de 16% après que le gouvernement français eut mis fin aux mesures de soutien.

   Lorsque le soutien du gouvernement s’affaiblira et que les salaires et les coûts de financement grimperont, les entreprises qui luttent pour leur survie se retrouveront devant une mission impossible, a déclaré Ludovic Subran, économiste en chef d’Allianz.

   La route est semée d’embûches pour les entreprises européennes. Tous les facteurs qui menacent la survie sont encore en jeu, et le premier trimestre de 2023 sera une période difficile pour les entreprises, a déclaré M. Millon.

   La tendance à l’augmentation des faillites en Europe ne prendra pas fin à court terme, a estimé M. Peeters. Fin

Xinhua

Le Nouveau Reporter
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