Récépissé N° 0010/HAAC/12-2020/pl/P

Sculpture : “Edo yé nyi amé”, une exposition à la galerie « Tayé Tayé » glorifie le travail bien fait

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Ces sculptures, pour la plupart grands et relativement robustes, portent la signature l’artiste togolais, Kwami Dodji Agbétoglo. En exposition depuis le samedi 15 avril 2023, à la galerie « Tayé Tayé », sise à Doulassamé (Lomé), ces œuvres d’envergure se donnent à voir jusqu’au 20 mai.

L’exposition – la première personnelle de l’artiste – dénommée, ” Edo yé nyi amé”, expression en mina, qui signifie littéralement en français, “c’est l’œuvre qui fait l’homme”, permet à l’artiste de célébrer non seulement l’importance du travail, mais aussi le travail sur soi, comme source de maturité et un service rendu à la communauté ou à l’humanité.

A travers, le bois, sa matière de prédilection, Dodji Kwami taille, cisaille, scie, coupe, découpe, sculpte, assemble, brûle, peint, fixe et fige… pour toujours, ses personnages contemporains, dans un regard, une émotion, une époque qui lui permettent de se réapproprier la question de l’existence et de la destinée. ” Que fais-tu dans la vie” ? Le but ici est d’en ressortir sa conception philosophique sur l’activité humaine comme un composant indispensable à la construction d’une société cohérente et épanouie. Et c’est à travers le bois, sa matière de prédilection. Cette exposition présente donc le paradigme culture en Afrique, le culte etc.

” Nous travaillons, d’une part, pour notre confort, et pour laisser d’autre part, un héritage capable de résister au temps (…). Le travail est le ticket pour être et c’est bien là le message derrière la démarche de Dodji Agbétoglo dans cette exposition”, a expliqué, Komlan Daniel Agbenonwossi, commissaire d’exposition. L’artiste attire l’attention sur la notion du travail bien fait car par expérience ” c’est ce qui le caractérise lui-même en tant qu’excellent sculpteur”, a-t-il ajouté.

D’après le commissaire, cette exposition est donc une invitation à apprécier le travail non pas comme une servitude mais comme une source d’épanouissement personnel, un facteur indispensable à notre équilibre.

Pour parvenir en effet à leur équilibre, les personnages de Dodji semblent exister et évoluer comme s’ils étaient eux-mêmes à la fois, la matière et le matériau qui sert à leur dégrossissement, à leur polissage, charpentage à la suite desquels ils renaissent à une nouvelle vie.  Les scories de l’usure délaissées ne sont pourtant pas inutiles. Elles sont toujours indispensables pour le cheminement plastique et esthétique, elles essaiment toujours la voie, comme la volonté génératrice du « travail » bien fait. Une volonté aussi coriace que la ferraille qui épouse le bois, aussi fluide que le dialogue permanent qui s’instaure entre l’artiste et le bois qui se laisse travailler.

Diplômé de l’atelier de sculpture du village artisanal de Lomé, l’artiste, Kwami Dodji Agbétoglo s’inspire principalement des allégories issues de l’imaginaire social africain et des pratiques rituelles endogènes. Il questionne le bois pour en extraire l’immatérialité intérieur. Il instaure un dialogue entre lui et son œuvre.

Ainsi, à travers “sa réputation d’excellent sculpteur”, l’artiste représentera le Togo aux jeux de la francophonie en juillet 2023 à Kinshasa.

Le Nouveau Reporter
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