Mises à genoux par la pandémie de coronavirus depuis 2020, les économies africaines sont résolument décidées à se relever et prospérer, d’où la tenue, ce 18 mai 2021 en France, du Sommet sur le financement des économies africaines. 43 pays à travers le monde dont le Togo représenté par son président Faure Gnassingbé, ont pris part à ce sommet. Une déclaration, dont Le Nouveau Reporter a une copie, a sanctionné le sommet. Elle contient une série d’actions reposant sur deux piliers : répondre aux besoins de financement pour promouvoir une relance rapide et soutenir une croissance de long terme stimulée par un secteur privé et un entrepreneuriat dynamiques. Voici les grandes lignes.
« Nous, les dirigeants participant au Sommet, en présence d’organisations internationales, avons la responsabilité d’agir ensemble et de combattre la grande divergence qui est en train d’apparaitre entre les pays et au sein de chaque pays », s’engagent-ils.
Une série d’actions reposant sur deux piliers :
1- Répondre aux besoins de financement pour promouvoir une relance rapide, verte, durable et inclusive
Nous appelons à décider rapidement d’une allocation générale de droits de tirage spéciaux (DTS) du FMI, d’un montant sans précédent (650 milliards de dollars), et à la mettre en œuvre dans les meilleurs délais, ce qui devrait permettre d’accroître les réserves des pays africains de 33 milliards de dollars. Nous demandons instamment aux pays d’utiliser ces nouvelles ressources de manière transparente et efficace
Nous prenons les engagements suivants :
– Soutenir une 20e reconstitution ambitieuse des ressources de l’Association internationale de développement (AID-20), accordant une attention renforcée aux sujets du capital humain (y compris au handicap et à la protection sociale), du changement climatique, de l’emploi et de la transformation économique, du genre, de la fragilité, des conflits et de la violence, et sous-tendue par les thématiques transversales de la gouvernance et des institutions, de la soutenabilité de la dette, de la technologie et de la préparation aux crises…
– Renforcer les institutions financières publiques africaines, soutenir une mobilisation accrue de la BAD au service d’un développement vert, résilient et inclusif en s’appuyant sur la 15e reconstitution des ressources du Fonds africain de développement, sur la 16e reconstitution des ressources du Fonds africain de développement (FAD-16) et sur la 7e augmentation générale de capital de la BAD, et renforcer l’implication du réseau des institutions financières africaines…
– Maintenir l’APD à un niveau ambitieux et, pour les pays développés qui se sont engagés à cet égard, s’efforcer d’atteindre les objectifs de 0,70 % du revenu national brut (RNB) consacré à l’APD, et de 0,15 à 0,20 % du RNB consacré à l’APD à destination des pays les moins avancés.
– Œuvrer au service d’une plus grande intégration de l’Afrique au sein de l’architecture financière internationale en soutenant, pour les pays qui disposent d’une capacité d’endettement, le développement de marchés performants pour la dette publique, y compris d’outils
pour améliorer leur accès et leur liquidité, en examinant entres autres la faisabilité d’une facilité de liquidité ; et en exhortant le Groupe de la Banque mondiale, la BAD et les autres banques et fonds multilatéraux de développement, notamment le Fonds vert pour le climat et le Fonds pour l’environnement mondial, et les organismes bilatéraux de développement, à fonctionner en système » et à améliorer d’ici à la fin de l’année 2021 les dispositifs de mobilisation des financements privés, y compris par le renforcement des instruments de partage des risques…
– Lutter contre les vulnérabilités liées à la dette pour la première fois au sein du Cadre commun pour les traitements de dette, approuvé par le G20 et le Club de Paris qui agissent tel que convenu dans le communiqué des ministres des Finances et des gouverneurs de banques centrales du G20 d’avril, dans le contexte d’un cadre macroéconomique solide et de réformes mises en œuvre par les pays bénéficiaires au titre d’un programme soutenu par le FMI…
– Améliorer le financement durable du développement et éviter un nouveau cycle de surendettement…
– Donner la priorité au sein du budget national à des politiques publiques clés en matière de croissance durable, telles que l’éducation, la formation et les systèmes de santé.
2- Soutenir une croissance de long terme stimulée par un secteur privé et un entrepreneuriat dynamiques et par le développement et le financement de projets d’infrastructures de qualité
Nous réitérons notre soutien continu à l’égard de l’initiative du G20 sur le soutien à l’industrialisation en Afrique et dans les pays les moins avancés, du partenariat du G20 avec l’Afrique, de l’initiative du G20 ! Compact with Africa.
Nous encourageons un ciblage plus important vers le secteur privé dans les guichets concessionnels du Groupe de la Banque mondiale et de la BAD, en envisageant de solutions pour accroître l’impact du Guichet de promotion du secteur privé à l’occasion de la 20e reconstitution des ressources de l’AID et de celui de la Facilité de rehaussement de crédit de la BAD à l’occasion de la 16e reconstitution générale des ressources du Fonds africain de développement (FAD-16).
Nous attendons avec intérêt que la Société financière internationale (SFI), en coordination avec la Banque africaine de développement (BAD), la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD) dans ses pays d’opérations2, la Banque européenne d’investissement (BEI), les autres BMD concernées et les institutions de financement du développement bilatérales intéressées, redouble d’efforts afin de lancer cette alliance, en collaboration avec la Commission de l’Union africaine, d’une manière progressive et ciblée.
Nous déploierons des efforts pour faire émerger et financer des infrastructures de qualité et durables en Afrique dans le respect de la situation particulière des pays et conformément aux lois et aux règlements en vigueur localement, en renforçant l’environnement macro-financier et la fiabilité des cadres juridique et institutionnel des politiques publiques en matière d’ouverture et de transparence des passations de marchés ; en travaillant plus avant concernant la mobilisation des instruments et produits financiers multilatéraux et bilatéraux, notamment les garanties, la couverture du risque politique, les instruments de partage des risques et les autres formes d’appui aux projets de partenariats public-privé, ainsi que dans la mobilisation de financements commerciaux…
Les participants au sommet ayant adopté la déclaration sont : Afrique du sud, Algérie, Allemagne, Angola, Arabie saoudite, Belgique, Benin, Burkina Faso, Cameroun, Canada, Chine, Comores, Congo, RD Congo, Côte d’Ivoire, Egypte, Emirats arabes unis, Espagne, Etats-Unis, Ethiopie, France, Ghana, Italie, Japon, Kenya, Mali, Maroc, Maurice, Mauritanie, Mozambique, Niger, Nigeria, Pays-Bas, Portugal, Royaume-Uni, Rwanda, Sénégal, Soudan, Tanzanie, Tchad, Togo, Tunisie, Zambie.
Également le président en exercice de l’Union africaine, le Président de la Commission de l’Union africaine, le Président du Conseil européen et la Présidente de la Commission européenne.
Joindre l’acte à parole, telle est l’attente de tout un continent qui brave au quotidien cette situation pandémique.