Récépissé N° 0010/HAAC/12-2020/pl/P

Un Togolais veut créer des villes intelligentes

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Par le biais de son réseau d’incubateurs, Sénamé Koffi Agbodjinou aspire à créer des villes intelligentes africaines adaptés aux réalités locales.

Sénamé Koffi Agbodjinou fait partie de cette jeunesse africaine qui œuvre sans relâche pour dynamiser l’écosystème entrepreneurial. Architecte et anthropologue de formation, il est le promoteur de « WoeLab », le premier réseau d’incubateurs sociaux et le premier fablab au Togo. Basé à Lomé, le centre accompagne et accélère, depuis plus d’une dizaine d’années, des startups évoluant dans le secteur des technologies dont la mission est d’apporter des solutions innovantes au développement urbain des villes africaines.

À travers ce centre, le Togolais nourrit l’ambition de créer des villes intelligentes africaines, une sorte d’« Hub City » inspiré des traditions locales et adapté aux réalités du continent, qui soit une alternative à la « smart city » occidentale. « Il y a une dizaine d’années, j’ai commencé à alerter contre ces bigtech qui veulent importer leurs projets de villes intelligentes sur le continent et contre les dangers d’un éventuel néocolonialisme. En effet, ces grandes firmes risquent de diriger des villes d’une taille inédite si nous partons du constat que les plus grandes villes du monde se trouveront en Afrique », indique Sénamé dans un entretien accordé à la dpa. « Ces firmes deviendraient alors aussi puissantes que des pays. Il est donc de notre responsabilité d’empêcher ces groupes de créer des smart villes comme la Silicon Valley. Nous avons alors lancé ce réseau afin d’aider les startups africaines orientées vers l’innovation urbaine à développer des solutions en faveur de leurs villes », ajoute-t-il.

Outre les services d’incubation et d’accélération, « WoeLab » abrite un laboratoire de fabrication technologique où des jeunes peuvent donner libre cours à leur imagination et à leur créativité afin de concevoir des objets innovants. D’ailleurs, ce fablab a permis la fabrication de différentes technologies de pointe comme la première imprimante 3d « made in Afrique » composée essentiellement de déchets électroniques recyclés. « Nous voulons faire de ce laboratoire un espace de démocratie technologique où n’importe quelle personne porteuse d’idée, peu importe sa spécialité, puisse donner vie à sa créativité », souligne Sénamé.

« WoeLab » offre aussi des programmes de formation au digital, destinés notamment, aux jeunes femmes et enfants, afin de les préparer à développer des projets orientés vers le développement urbain de leurs villes. À en croire le Togolais, le centre a permis aujourd’hui d’accompagner des centaines d’entrepreneurs porteurs de projets innovants touchant différents secteurs, citant à cet égard, des solutions digitales de collecte de déchets plastiques, de mobilité et d’agriculture urbaine.

À terme, l’architecte souhaite interconnecter l’ensemble de ces solutions et les mettre en synergie afin qu’elles deviennent une super-application prête à être déployée dans n’importe quelle ville africaine. « Il nous faudrait davantage de ressources pour concrétiser ce projet d’hub city pour que les décideurs africains puissent l’adopter et l’intégrer aux politiques publiques, en vue d’en faire une alternative à la smart city importée par les Etats-Unis », déclare Sénamé.

Par Marwa Dellagi

dpa

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