Récépissé N° 0010/HAAC/12-2020/pl/P

FESTILARTS 5/ Le spectacle de théâtre « 14 pas 11 » a clos le festival

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Les rideaux sont tombés sur la cinquième édition du festival international des lettres et des arts (FESTILARTS) le jeudi 23 juin 2022 avec une soirée de théâtre sur la scène Bella Bellow de l’Université de Lomé.

Le public d’étudiants, d’enseignants et de professionnels du théâtre a assisté au spectacle de théâtre qui a mis en scène la pièce 14 pas 11 du Togolais Marléne Douty par ailleurs créateur du spectacle. Le public a été séduit par le rôle magnifiquement joué par les comédiens Roger atikpo et Akofa Kougbenou.

L’inventivité de la mise en scène de même que le talent des comédiens ont réussi le pari de bluffer le public de la scène Bella Bellow. Debout au terme du spectacle, il en demandait la reprise car autant l’intrigue que la dextérité des comédiens ont produit l’effet de les subjuguer, dans toutes les acceptions du terme.

Marléne Douty, dans son rôle de metteur en scène, a visiblement réussi à créer un spectacle qui a le mérite de faire ressortir avec violence et prégnance un univers de contrastes, de contraires et de contradictoires. Sa réussite notamment est d’avoir su transformer une commune histoire de couples voisins et amis qui jouent à se cocufier réciproquement. Ce sont des histoires ordinaires dans les maisons de locations ici et là en Afrique mais le metteur en scène leur a donné un relief différent en insistant sur les contrastes et les contraires.

C’est d’abord Bastian, le mari cocu, qui affiche une cynisme et un sadisme épouvantables devant sa femme Henriette qui donne le sentiment d’avoir vu un fantôme à l’annonce de l’accident de Franck, son amant et voisin-ami de Bastian ; c’est ensuite Henriette qui montre une félicité indicible au moment où elle fait sa toilette pour répondre au rendez-vous avec Franck pendant que Bastian, son mari, déjà informé de l’infidélité de sa femme et de la trahison de Franck, joue les indifférents et les étonnés tout en ruminant en son for intérieur la rage de l’homme cocufié.

Le dernier contraste, enfin, c’est la grande joie de Bastian pendant et après les funérailles de Franck : alors que sa femme est inconsolable de la mort d’un amant qui sans doute cueillait assez bien le fruit de l’arbre au milieu du jardin, à la différence notable de son mari, Bastian est aux anges et ne le cache pas. Il théâtralise les larmes de crocodile qu’il a versées au cours de l’oraison qu’il a rédigée et prononcée ; il semble heureux et soulagé, fier d’avoir éliminé un ami devenu son rival.
Que dire de la contradiction qui éclot de l’attitude vengeresse de Bastian alors que lui aussi a eu des relations coupables avec Tani, la femme de son ami Franck ? Dans un décor sobre, le spectacle allie des ressources audiovisuelles à des artifices de rituels d’exorcisme ou de purification.

Marléne Douty a réussi la fusion de divers ressorts pour créer un spectacle où se mêlent le gros rire, la grande anxiété et d’où le spectateur sort avec la tête pleine de questionnements.

Le Nouveau Reporter
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