A l’initiative du Togo, le colloque international de Lomé porté par le président Faure Gnassingbé s’est déroulé du 5 au 6 mars 2022. Organisé par le ministère des Affaires étrangères, le Colloque autour de la gestion des transitions politiques et du renforcement de la résilience face aux extrémismes en Afrique de l’ouest a été présidé par le chef de la diplomatie togolaise, Prof Robert Dussey. Ce rendez-vous qui ouvre la voie à la conférence internationale de Lomé prévue pour le 21 avril prochain, a été apprécié par des experts.
Pendant deux jours dans la capitale togolaise, 46 participants dont 16 experts venus de la Suisse, de la France, de la Guinée, de l’Éthiopie, du Nigeria, du Burkina Faso, du Sénégal, du Bénin et du Togo, ont tablé sur les défis de l’heure en matière de transitions politiques et d’extrémismes violents en Afrique de l’ouest.
« On a eu un débat absolument passionnant sur un enjeu essentiel qu’est la manière dont on peut accompagner les transitions politiques dans un contexte sécuritaire dégradée avec la menace terroriste et les extrémistes violents. Et il est apparu qu’il y a des politiques à mettre en place compte tenu du fait que la période de transition politique est une période d’hyper fragilité », a déclaré Fabrice Hourkebie, prof en droit constitutionnel à l’Université de Bordeaux.
D’après Dr Gilles Olakounlé Yabi, fondateur et directeur exécutif de Wathi, les transitions politiques « de cette nature sont des moments d’incertitude, qu’il s’agisse du Mali, du Burkina Faso ou de la Guinée. Je pense qu’il faut éviter de se focaliser seulement sur la question de la durée de la transition. Ce sont des personnes qui sont arrivées au pouvoir par le coup d’État militaire avec une réaction des populations qui ne consistait pas à rejeter cette prise de pouvoir. Donc il faut se focaliser sur le fait d’éviter que ces transitions soient à la fois trop longues et que finalement ceux qui sont là pour une période transitoire s’installent et pour éviter aussi qu’on aille peut-être vers des élections de sortie de transition au risque de retomber très vite dans des crises ».
Selon le Sénégalais Dr Bakary Sambe, directeur régional de Timbuktu Institut « Il faut saluer la belle initiative des autorités du Togo qui ont fait appel aux experts de la région. Cela démontre la vision du Togo qui est d’ailleurs l’un des rares pays qui dispose d’une initiative pour le Sahel. C’est une très belle initiative de la diplomatie togolaise qui mériterait d’être reconduite dans d’autres pays où la diplomatie préventive, l’engagement pour la résolution des conflits est l’affaire des autorités qui donnent la parole aux experts ».
A l’issue des travaux, le colloque a dressé quelques grandes lignes en guise de recommandations structurées en des axes.
