Récépissé N° 0010/HAAC/12-2020/pl/P

Tribune libre : les prélats togolais s’entêtent à se substituer aux institutions de la République

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Présidentielle 2020, la messe est dite. Pourtant les chefs de l’Eglise catholique au Togo s’expriment toujours pour « défendre leur chapelle », au sujet de la vie politique dans le pays. La Conférence des évêques du Togo (CET) vient de réagir à nouveau, à la fin de sa 124e session ordinaire, ce 19 juin à Lomé.

Dans le communiqué sanctionnant la fin de ses travaux, la CET, comme à l’accoutumée, reste dans sa logique haineuse contre nature à l’endroit du gouvernement. Coutumière de cette logique incendiaire de dramatisation, logique d’exhortation au mal et au désordre, on n’est pas étonné de constater qu’elle continue de s’éloigner de sa mission unificatrice. Elle continue malheureusement à œuvrer pour la désunion entre ses enfants, d’innocents fidèles appartenant légitimement à différentes sensibilités politiques. Que Dieu nous en garde !

La dernière tentative de la CET d’imposer, sous une prétendue inspiration du « Saint Esprit », un candidat au Peuple togolais, lors de la présidentielle de février 2020, ayant fait flop, et ne sachant plus à quel « saint » se vouer, les évêques togolais ne ratent plus la plus insignifiante occasion pour secréter leur venin en servant des discours au vitriol contre les gouvernants togolais.

Début mars dernier, quelques jours seulement après la victoire annoncée par la Commission électorale nationale indépendante (Ceni), de Faure Gnassingbe, la CET avait fait une sortie pour discréditer « la transparence et l’équité » du scrutin du 22 février et exhortait ainsi « les différents protagonistes et les instances du processus électoral à œuvrer pacifiquement au rétablissement de la vérité des urnes », avec un parti pris flagrant. Ce 19 juin, plus de trois mois après les premières accusations post-électorales, les évêques reviennent à la charge, comme si leurs premières dérives n’étaient pas suffisamment révélatrices de leurs intentions.

La seule question qui taraude les esprits en lisant certains passages pamphlétaires de leur communiqué est de savoir si les responsables de l’église Catholique veulent mettre les institutions du pays, en l’occurrence celles qui sont chargées de l’organisation des élections dans notre pays sous son spectre ? Mieux, veut-elle se substituer à celles-ci ? A César, ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu ! Si les prélats veulent transformer l’église catholique en parti politique, qu’ils nous le disent une fois pour toute et qu’ils se conforment aux règles de la République en allant créer officiellement leur parti !

Au sortir d’une élection présidentielle, plusieurs mois après les résultats définitifs -reconnus par toutes les instances impliquées en amont comme en aval dans son organisation – applaudis par toute la communauté internationale, plusieurs semaines après la prestation de serment du vainqueur de cette élection, félicité par ses pairs issus des quatre coins du monde, remettre de cette manière en doute, les résultats de cette élection, participe d’un manque de responsabilité de la part du clergé, en perte de repères.

Un message pastoral aussi haineux et partisan est bien loin d’être un message inspiré par « l’Esprit Saint », Esprit divin. Ils devraient se rappeler que cette logique employée dans sa campagne par leur candidat malheureux à l’élection n’a pas du tout fait recettes. Ce n’est donc pas en multipliant sous cape, des messages à charge contre le vainqueur de cette élection que le pseudo « esprit saint » – version Mgr Kpodzro 2020- inverserait la vérité des urnes.

Reste à savoir si ces réactions enflammées, indélicates et irrévérencieuses envers le pouvoir étaient la meilleure façon de défendre leur cathédrale… ?

Faut-il le rappeler à nos prélats : le 3 mai 2020, le candidat élu a prêté serment et renvoyé dans ses hautes fonctions. Il n’existe pas meilleure manière de dire : « ite missa est ! La messe est dite ! ».

Kossi Bawoumodom

Le Nouveau Reporter
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