Récépissé N° 0010/HAAC/12-2020/pl/P

Enseignement supérieur: de la nécessité de mettre les établissements privés sous tutelle de l’Etat

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Suite à une évaluation révélant d’importants manquements au niveau des Etablissements privés d’enseignement supérieur (EPES), le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche conclut qu’il faut mettre ces institutions qui participent à modeler la relève nationale, sous tutelle de l’Etat.

Conformément à la feuille de route gouvernementale « plan Togo 2025 » sur le projet 10 axé sur l’assurance qualité de l’enseignement et sur le projet 11 axé sur la formation, orienté vers les métiers prioritaires, le ministère de l’Enseignement supérieur, sur instruction, du président de la République et avec l’appui financier du Pnud, a procédé à la réalisation d’une évaluation des EPES par des experts nationaux et internationaux du cabinet BAGE entre le 20 décembre 2020 et le 30 mai 2021.

On note que seulement 10 établissements sur les 47 agréés, soit 21% ont certains de leurs diplômes reconnus par le CAMES. 5 sur 47 ont certains de leurs diplômes de master reconnus par le CAMES. Sur un échantillon aléatoire observé lors de la visite des sites, il en ressort qu’un grand nombre d’EPES (77%) ne se conforment pas aux dispositions des cahiers des charges en ce qui concerne le recrutement des professionnels du niveau master professionnel intervenant en qualité d’enseignants. Très peu d’EPES (15%) sont en mesures de présenter des services minimums en matière d’infrastructures d’accueil aux apprenants. Par ailleurs, l’on assiste à une admission des étudiants en master sans soutenance de licence dont 4 de façon systématique alors que la soutenance est un examen qui vaut 30 crédits.

Toutes ces considérations et plusieurs autres constatées pendant l’évaluation, commandent la mise en place d’un cadre juridique approprié qui règlemente l’ouverture, l’organisation et le fonctionnement des institutions concernées, conformément aux objectifs du Plan national de développement (PND). Pour assainir le secteur privé d’enseignement supérieur, les experts préconisent la mise sous tutelle de l’Etat des établissements privés.

Au regard de ce constat somme toute amer, il convient de dire qu’il existe une forme de recréation dont il faut sonner la fin. il en va de la survie de nos sociétés.

Ces dizaines d’instituts d’enseignement supérieur privés qui foisonnent à côté des deux universités publiques (Lomé et Kara) tiennent un rôle presque de mission publique, en absorbant par exemple des effectifs que les structures étatiques sont loin de pouvoir contenir. Et cela est salutaire à plus d’un titre. Mais, encore faut-il qu’ils évoluent dans un cadre organisationnel adapté et respectant un minimum de normes, de règles scientifiques reconnues et appliquées dans le supérieur au 21ème siècle. C’est seulement à ce prix que nos universités fussent-elles privées, peuvent participer réellement à bâtir nos cités et contribuer à leur développement global.

Faut-il le rappeler, cette forme d’urgence est partagée par les acteurs de l’enseignement supérieur eux-mêmes, pour cartésiens qu’ils sont. Depuis un certain nombre d’années, bien d’entre ont produit de nombreux rapports circonstanciés et sont intervenus dans différents forums, sur le continent africain et à l’extérieur, pour sonner l’alarme et souligner avec force que le système global d’enseignement supérieur africain francophone se détériore. Jusqu’à quand l’Etat togolais va-t-il amorphe par rapport à cette situation ?

La rédaction

 

 

 

 

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