Prévue pour débuter le 25 avril, la grève annoncée par les organisations syndicales du Personnel administratif technique et de service des universités publiques du Togo (PATS-UPT), est étouffée dans l’œuf. Par une note, le président de l’Université de Lomé, Prof Adama Kpodar a réquisitionné une bonne partie du personnel pour assumer la continuité de ce service public. Selon lui, cette grève n’aura pas d’incidence sur le bon fonctionnement du temple du savoir de Lomé.
Suite aux prévisions de grève des organisations syndicales du Personnel administratif technique et de service des universités publiques du Togo (PATS-UPT), le président de l’Université de Lomé convoque la loi n° 2013-002 du 21 janvier 2013, portant statut général de la fonction publique togolaise et de ses textes d’application. « La prévision d’une grève par les agents contractuels de droit privé des établissements publics de l’Etat à caractère administratif, déclenche la mise en œuvre des règles et des procédures relevant de la loi n° 2013-002 du 21 janvier 2013, portant statut général de la fonction publique togolaise et de ses textes d’application ».
Cette démarche vise à réquisitionner une partie du personnel afin d’assurer la continuité des services à l’UL. Elle est justifiée par l’article 245 alinéa 1 de ce texte qui dispose : « l’autorité administrative compétente peut, à tout moment, procéder à la réquisition des fonctionnaires qui occupent des fonctions indispensables à la sécurité des personnes et des biens, au maintien de l’ordre public, à la continuité des services publics ou à la satisfaction des besoins essentiels transposée dans le cadre universitaire ».
Selon la note de l’UL, cette disposition concerne les agents de la présidence de l’université, les agents du corps de la police universitaire, les chefs des services administratifs, les secrétaires principaux des directions centrales, décanats, les directions d’écoles, d’instituts et de centres, les agents relevant des services comptables et financiers, les agents du service des examens, les chauffeurs, les standardistes, les agents des services de prêts de document à la bibliothèque, ainsi que les agents chargés de la sonorisation dans les amphithéâtres, salles de cours et à l’auditorium de l’université.
Cette mesure qui prend en compte la quasi-totalité du personnel de l’UL dépouille de toutes ses forces ce mouvement de grève. Ce coup de grâce du Prof Adama Kpodar fragilise cette grève et la rendrait de plus en plus incertaine, voire inefficace. Le Professeur Adama Kpodar prévient que le non-respect de la mesure de réquisition peut conduire à « des sanctions disciplinaires et pénales, telles que prévues par les dispositions légales et statutaires ». En dehors de ces postes, le président de l’Université de Lomé invite les doyens et chefs de service à procéder au recensement des agents grévistes, afin que des retenues sur salaires aient lieu pour services non rendus.
Cette grève prévue par le PATS-UPT, fait suite au non-respect des mesures prises par le chef de l’Etat depuis le 16 septembre 2022 pour atténuer les difficultés financières des fonctionnaires et agents de l’Etat. Précisément, Faure Gnassingbé leur avait promis une augmentation de salaire de 10%, une indemnité de transport exceptionnelle et divers autres avantages. Ces avantages qui n’ont jamais été satisfaits ont suscité le mécontentement des différents syndicats de l’UL. Pour l’heure, la réaction du PATS-UPT après cette décision n’est pas encore connue.
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