Récépissé N° 0010/HAAC/12-2020/pl/P

Comment le covid-19 grippe le secteur informel

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Il est quasi-impossible pour la jeunesse togolaise de se départir du secteur informel qui aujourd’hui, joue un rôle prépondérant dans la croissance économique du pays. Considéré comme le plus grand pourvoyeur d’emploi de nos jours, environ un million de jeunes s’y retrouvent, boostant ainsi la croissance économique du pays. Malheureusement la crise sanitaire que traverse le monde en général et particulièrement le Togo risque de porter un coup dur à ce secteur en raison des différentes mesures prises pour freiner la propagation de la pandémie.

L’économie du Togo, tout comme celle des pays africains, est fortement dominée par le secteur informel. Selon un rapport publié par le Fonds monétaire international (FMI), le secteur à lui seul représente environ 20 à 30% du Produit intérieur brut (PIB). Ainsi, un nombre important de jeunes se retrouvent dans ce secteur en raison du manque d’emploi, malgré une réduction du taux de chômage qui est passée de 6,5% à 3,4% ces cinq dernières années.

En effet le pays connait depuis trois décennies, une forte récession économique qui oblige nombre de Togolais et particulièrement les jeunes, à se tourner vers le secteur informel afin de pouvoir se garantir une subsistance et une intégration sociale. Une situation, qui risque de s’aggraver et de replonger la majeure partie de la population dans la pauvreté, à en croire certains analystes, en raison de la crise.

Selon ces derniers, plus de 90% des emplois sont fournis par le secteur informel quel que soit le secteur d’activité (taxi-moto, petit commerce, artisanat, coiffure, couture, etc.). Un chiffre qui peut aller jusqu’à 98% dans le secteur privé contre 3,4% dans le secteur public. Mais la pandémie de coronavirus inquiète la plupart de la population surtout celle opérant dans le secteur informel qui, craignant le risque de contagion, a jugé bon de se confiner, paralysant ainsi le secteur.

Conséquence, baisse de la production, perte d’emploi, appauvrissement des revenus, recul de la croissance et bien d’autres. Le choc économique engendré par la pandémie du coronavirus est assez lourd pour le secteur informel, entraînant de larges pertes pour l’économie au plan national qu’international. Ainsi, la pauvreté au travail devrait augmenter en raison de la chute des activités.

Face à ce défi de taille, des mesures ont été annoncées par l’Etat togolais parmi lesquelles, le Programme de revenu universel de solidarité, communément appelé « Novissi » dont l’objectif est d’accompagner et de permettre à la population, principalement les couches les plus vulnérables de subvenir à leurs besoins en cette période de crise sanitaire. A ce jour, le programme comptabilise plus de 43.000 enregistrés dont environ 32.000 éligibles avec un décaissement actuel de 185 millions de francs CFA, pour un programme qui devrait coûter 12 milliards de francs CFA dans l’ensemble. Ces fonds qui devraient permettre de répondre aux besoins de la population constituent dans la même foulée une perte pour l’économie nationale qu’il faudra trouver les moyens de compenser afin de pouvoir atteindre les objectifs du Plan national de développement (PND) dont l’ambition est de transformer structurellement l’économie du pays pour une croissance forte, durable, résiliente et inclusive afin de diminuer la pauvreté monétaire de 55,1% à 44,6%, en réduisant le taux de chômage à 2,6% et celui du sous-emploi à 19,4% en 2022.

Le Nouveau Reporter
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