Récépissé N° 0010/HAAC/12-2020/pl/P

La digitalisation du secteur bancaire est florissante en Afrique

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La révolution numérique a transformé le secteur bancaire. Ces vingt dernières années, les banques traditionnelles ont dû repenser leur mode de fonctionnement ainsi que leurs services pour répondre à la nouvelle concurrence des banques en ligne et mobiles. L’arrivée des banques pure player les obligent à plus de compétitivité.

Comme partout ailleurs, La transformation digitale répond à un changement profond des entreprises et de leur fonctionnement afin de développer leurs performances et de répondre aux besoins du futur grâce à l’utilisation de toutes les technologies digitales disponibles. Ce changement évolutif passe notamment par un travail sur les processus propres à l’entreprise qui sont créateurs de valeur. Une fois digitalisés, ils vont gagner en performance, rapidité et en agilité.

Le secteur bancaire africain n’a pas été épargné par les mutations technologiques. Le contexte est néanmoins différent. Sur les marchés occidentaux, l’offre des banques digitales est nécessaire, car permettant une distribution plus importante des produits bancaires et financiers. L’Afrique n’a, de son côté, pas totalement résolu le problème de l’accès aux services bancaires et financiers. Le taux de bancarisation avoisine les 35 % en Afrique subsaharienne. Il tombe à environ 20 %, si l’on exclut le Nigéria et l’Afrique du Sud. L’éloignement des agences bancaires ajoute à la difficulté. Elles sont généralement concentrées dans les villes, alors que dans de nombreux pays africains, la population est majoritairement rurale. On compte à peine plus de trois agences bancaires pour 100.000 habitants en Afrique subsaharienne, contre 69 en France.

Le marché africain est pourtant propice au développement d’offres digitales dans les services financiers. Le continent compte plus d’un milliard d’habitants et autant d’abonnés mobiles. L’âge moyen est de 19 ans et 41 % de la population est âgée de moins de 15 ans. En 2019, plus de 400 millions d’Africains disposaient de l’Internet mobile.

Les opérateurs de téléphonie ont été les premiers à identifier ce potentiel. Dès la fin des années 2000, ils ont commercialisé des services de Mobile Money, qui ont connu un succès fulgurant. On dénombre plus de 400 millions de comptes sur tout le continent.

Depuis peu, les Fintechs arrivent sur le marché africain avec une gamme de services plus variée que le Mobile Money. Ils permettent l’ouverture de compte courant, le virement intra et inter réseau, la carte de paiement, l’épargne rémunérée, etc. Parmi les leaders du secteur, on peut citer TymeBank et Discovery Bank en Afrique du Sud, ou encore Kuda Bank au Nigéria.

Du côté des banques traditionnelles, on s’active pour proposer des services bancaires digitaux à destination des populations pas ou mal bancarisées. Les banques tunisiennes Amen Bank et Attijari Tunisie, et les Nigérianes Wema Bank et Highstreet Microfinance, lancent des offres de banque en ligne. Amen First Bank, Webank, Rubies Bank et ALAT Bank permettent à leurs clients d’effectuer toutes les transactions – ouverture de compte, virement, demande de chéquiers, demande de prêts, épargne, etc. – depuis une interface numérique.

Les clients sont particulièrement séduits par ces banques digitales car les frais de gestion de compte et d’utilisation de la carte bancaire sont quasi inexistants. Ils apprécient par ailleurs de pouvoir accéder à leur compte à distance.

D’autre part, les banques traditionnelles mettent à contribution leurs réseaux de distribution physiques. Leurs clients digitaux peuvent effectuer certaines de leurs opérations en agence bancaire (ouverture de compte, réception de chéquier, dépôt d’espèce, etc.). Les marchés, où la couverture et l’accès au réseau ne sont pas toujours garantis, peuvent disposer de ces services bancaires. Et s’épargnent ainsi les coûts dissuasifs de la connexion à Internet mobile.

Avec l’accès à des services financiers à forte valeur ajoutée, les populations africaines entrent dans l’ère du Mobile Money 2.0. Et cette fois-ci, les banques ne comptent pas se laisser distancer.

Le Nouveau Reporter
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