Récépissé N° 0010/HAAC/12-2020/pl/P

Révision constitutionnelle : Isaac Tchiakpè rejette l’immixtion des Evêques dans les affaires politiques

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Suite à la sortie des Evêques du Togo invitant le président de la République, Faure Gnassingbé, « à sursoir à la promulgation de la nouvelle constitution », Isaac Tchiakpè, porte-parole de l’UFC recadre les prélats. Il évoque la séparation entre l’Eglise et l’Etat.

La déclaration date du 26 mars dernier, où la Conférence des Evêques du Togo (CET) se dit interpeller par le changement de régime au Togo. Tout en demandant « une urgente audience au chef de l’Etat », les Evêques du Togo ont appelé à un dialogue politiqueaprès les résultats des prochaines élections législatives et régionales et à des décisions politiques inclusives.

En retour à cette sortie peu opportune selon Isaac Tchiakpè,  le porte-parole de l’Union des forces de changement (UFC) s’érige en détracteur et n’entend pas les préoccupations de la CET de cette oreille. « Je rappelle que les affaires de la Cité relèvent du pouvoir politique. Pour emprunter à une rhétorique qui est plus familière aux évêques, je dirai que depuis le 18ème siècle, il y a eu sécularisation de la politique, c’est-à-dire qu’une séparation s’instaure progressivement entre le domaine religieux et le domaine public », a indiqué Isaac Tchiakpè.

En circonscrivant le rôle des religieux dans la société, Isaac Tchiakpè affirme qu’ « en matière politique, pour faire œuvre de pédagogie que le sécularisme est le principe selon lequel les religions ne doivent pas avoir de pouvoirs politiques ni influencer le gouvernement d’un pays et que réciproquement le pouvoir politique ne doit pas intervenir dans les affaires propres aux différentes religions ». Selon lui, ce principe « défend la séparation des Eglises et de l’Etat ».

Poursuivant son argumentation, le membre du parti Détia démonte le raisonnement des prélats,  en invoquant un texte biblique, bien connu des hommes de Dieu. « Je m’autorise ce badinage en paraphrasant ce passage de Matthieu 22-21, à savoir, qu’on laisse César et les politiques s’occuper de ce qui relève de leurs compétences et que les politiques laissent les religieux œuvrent avec ferveur et prières ardentes pour le salut de nos âmes et la rémission de nos péchés », a conclu le porte-parole de l’UFC.

C’est ce 26 mars dernier que la nouvelle constitution a été adoptée. Elle prévoit un régime parlementaire et fait entrer le Togo dans l’ère de la Vè République. Les nouvelles dispositions constitutionnelles prévoient un poste de « président du conseil des ministres » pour un mandat de 6 ans. Quant au président de la République, il joue un rôle symbolique.

Lire aussi : Révision constitutionnelle : les évêques du Togo demandent ‘’une urgente audience au chef de l’Etat’’

Le Nouveau Reporter
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